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Marie-Luce Godinot, DGA en charge de l’Innovation, du Développement durable et des Systèmes d’information chez Bouygues est revenue sur la place des femmes dans les filières scientifiques et techniques, le 12 février au Paris-Saclay SummitChoose Science à l’EDF Lab de Palaiseau, aux côtés de Sylvie Retailleau, physicienne et ancienne ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et d’Amandine Aftalion, directrice du CNRS au Laboratoire de mathématiques d’Orsay et mathématicienne française.

Le constat est unanime : les femmes sont sous-représentées dans les filières scientifiques et techniques. Mais alors, à quoi cela est dû ? Que faire pour y remédier ? Décryptage

À la recherche de sens 

Les écoles d’ingénieurs prônent une certaine compétition qui favorise les profils masculins plutôt que féminins même si « une fille n’a pas peur de se dépasser, du challenge et de devoir le relever. Par contre, une fille est en recherche d’un côté plus collectif, d’un sens à la compétition : à quoi cela va servir ? » indiquait Sylvie Retailleau. L’accès et l’attractivité des filières scientifiques et techniques reposent finalement sur le fait de donner à voir le sens des métiers d’ingénieurs, des sciences et technologies.

Intervention de Marie-Luce Godinot

Face aux enjeux d’aujourd’hui, les besoins évoluent et le rôle des ingénieurs est crucial pour proposer des solutions plus vertueuses tout en promouvant des comportements plus sobres. « Quand on parle de transitions écologiques, énergétiques et numériques, on parle de matériaux biosourcés, d’énergie, de chimie, au-delà des sciences plus techniques et mécaniques. Cela offre un panel de compétences dont on a besoin qui est beaucoup plus large et ces sujets peuvent attirer. Aujourd’hui, cela a énormément de sens d’être ingénieur. C’est façonner le futur et trouver des solutions à ces défis et c’est aussi utiliser une panoplie de sciences qui doivent attirer tous les profils, les garçons comme les filles » soulignait Marie-Luce Godinot. 

Des exemples de solutions : informer et montrer l’interdisciplinarité des sciences

Mieux communiquer et rendre visible la science restent un enjeu. De nombreuses entreprises, à l’instar de Bouygues, mettent en place des programmes pour faire découvrir les métiers de la tech, en lien avec les besoins de la société. « On a des contacts avec les écoles et universités car il faut aussi élargir le panel de recrutements. L’enjeu est de montrer et d’expliquer nos métiers. Chez Bouygues, on a par exemple l’initiative Girls@Tec avec des collaboratrices de Bouygues Telecom et de TF1 qui se mobilisent et échangent avec des collégiennes et lycéennes pour leur dire ce qu’elles font », déclarait Marie-Luce Godinot. Faire le lien avec les établissements scolaires est primordial et des initiatives se développent (Elles Bougent, Les Intrépides de la Tech, etc.) pour des jeunes filles qui sont en âge de décider de leur orientation au gré de leurs envies.

Peut-on être ingénieure sans être spécialisée en maths ? Il est vrai que la formation d’ingénieur généraliste est très orientée sur les mathématiques et la physique traditionnelle avec des cours de mécanique, de robotique par exemple. Ouvrir cette formation pour intégrer dans le parcours de l’ingénieur d’autres matières pourrait intéresser plus largement et en particulier, les femmes. « Je pense vraiment que la science de demain est interdisciplinaire et les filles ont leur rôle à jouer là-dessus. Ma vision de la recherche, c’est qu’il va falloir avoir des idées dans une discipline mais qui ont peut-être été appliquées pour une autre discipline et pour autre chose », ajoutait Amandine Aftalion.

Pour en savoir plus et retrouver l’intégralité de la table ronde Sciences & Femmes : https://www.youtube.com/watch?v=pSe8gpoR1So

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Depuis deux ans, le Paris-Saclay Summit – Choose Science, organisé par le Point à l’EDF Lab à Palaiseau, est un évènement unique, dont Bouygues est partenaire et où la science et l’innovation sont passés au crible. IA, énergies nouvelles, santé connectée sont autant de thèmes abordés par plus de 150 intervenants, français et internationaux, parmi lesquels figurent des prix Nobel comme Pierre Agostini (2023), scientifiques, décideurs et chercheurs d’exception qui réfléchissent ensemble aux grands défis de notre temps.