Bouygues Construction utilise du béton bas carbone pour le conservatoire et la piscine Leclerc à Pantin (93)
La stratégie Climat de Bouygues Construction, qui vise à réduire de 30 % ses émissions de CO2 à horizon 2030 pour être aligné avec les Accords de Paris, s’appuie sur des actions concrètes, à commencer par le béton.
En France, sa filiale francilienne Bouygues Bâtiment Ile-de-France réduit l’empreinte carbone des bétons, sur plusieurs de ses projets.
C’est le cas notamment sur le projet de rénovation de la piscine Leclerc et du nouveau conservatoire à Pantin en Seine-Saint-Denis (93). Un béton bas carbone de Hoffmann Green Cement Technologies a été utilisé pour la réalisation du plancher haut du R+2 du conservatoire et du plancher de la piscine : le béton H-UKR. Il s’agit du premier plancher réalisé avec cette technologie. Un béton classique (de classe de ciment CEM II) émet en moyenne 220 kg éqCO2/m3 de béton coulé. Or le béton H-UKR émet lui en moyenne 50 kg éqCO2/m3, 1 700 kg d’émissions carbone ont donc été évitées par cette action.
©Hoffman Green Cement Technologies
A l’international, Bouygues Construction construit sa feuille de route par pays, afin de disposer à court et moyen terme de ciments alternatifs, fiables et disponibles localement.
Pour réduire les émissions CO2 du béton mis en œuvre par Bouygues Construction, la Direction de l’innovation et du développement durable a également établi un plan d’action par pays pour réduire globalement de 15 % l’intensité carbone des ciments sur ses chantiers à horizon 2025, et de 40 % d’ici 2030.
Bon à savoir
La production de béton est responsable d’environ 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Les ciments représentent à eux seuls 98 % de l’empreinte carbone du béton. C’est au moment de la fabrication du ciment, et plus particulièrement du clinker son constituant principal, que les émissions de carbone sont les plus fortes, car le clinker est obtenu par cuisson d’un mélange de calcaire et d’argile à très haute température, processus physico-chimique très émissif en termes de CO2.
Alors comment diminuer l’empreinte carbone du béton ?
En optimisant la quantité de matière grâce à l’écoconception, mais aussi en réduisant l’empreinte carbone des ciments utilisés. Il s’agit ici de remplacer progressivement le clinker par des additions qui dégagent moins de CO2, comme l’argile calcinée, les cendres volantes ou les laitiers de haut fourneau, qui sont des déchets ou des co-produits d’autres industries.
Cette substitution peut aller très loin, pour réduire jusqu’à 70 % l’empreinte carbone du béton. Cela modifie alors fortement les propriétés techniques du béton et nécessite un accompagnement opérationnel, assuré par les ingénieries du groupe auprès des chantiers et les parties prenantes de la construction. Des règles de conditions d’emploi et d’usage de ciments normés aux laitiers (CEM III) ont été définies par un groupe de travail animé par Bouygues Bâtiment Ile de France.
Perspectives ?
Pour préparer l’avenir et aller plus loin, le Pôle Ingénierie Matériaux de Bouygues Construction teste des nouveaux bétons « ultra bas carbone » avec son partenaire Hoffmann Green Cement Technologies, avant de les mettre en œuvre prochainement sur les chantiers du groupe, comme sur le chantier de rénovation à Pantin et celui d’élargissement de l’autoroute A10 à Orléans.