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De novembre 2021 à mars 2022, des étudiants de la Sorbonne en master développement durable et géomatique ont réalisé des travaux de comptabilité écologique chez Bouygues Bâtiment Île-de-France.

Supervisés par leurs professeurs Adrien Sanchez et Annoa Parent, également collaborateurs chez Construction Privée, les étudiants de la Sorbonne ont réalisé leur travail sur un chantier de Bouygues Bâtiment Île-de-France Habitat Social, se situant dans la ZAC de la Croix-Ronde à Epinay-Sur-Orge (91).
Ils ont été accompagnés par Mélina Longpré (RSE BYSA), Carine Lalague (contrôleuse financière Habitat Social) et Marie-Aimée Ferté (responsable RSE Habitat Social). Ce chantier avait été choisi car il correspond à un chantier type de cette entité en termes de nombre de logements et de configuration, dans l’objectif de pouvoir répliquer la méthode sur d’autres chantiers.

Etudiants de la Sorbonne ayant réalisé l’étude

Calcul de la dette environnementale

La comptabilité écologique, ou la comptabilité multi-capitaux, repose sur la prise en compte dans le bilan comptable des capitaux naturel et social en plus du capital financier. À la différence de la comptabilité actuelle qui peut être qualifiée de mono-capitaliste puisqu’elle tient compte strictement du capital financier, la comptabilité écologique prend en compte la dette environnementale, correspondant au coût des actions à mettre en place pour préserver une ressource ou un écosystème.

C’est notamment la méthode CARE (Comprehensive Accounting in Respect of Ecology) qui a été retenue par les étudiants et l’équipe projet. Cette méthode consiste à identifier les capitaux extra-financiers à maintenir, et à définir des seuils de préservation. En cas de dépassement de ces derniers, des actions d’évitement et de préservation sont définies, et les coûts de maintien en résultant sont inscrits au bilan et au compte de résultat. Ainsi, le profit de l’entreprise est celui qui reste après déduction des coûts prévisionnels de maintien

Dans le cas étudié, la dette environnementale est calculée en fonction des cinq paramètres suivants :

  • La consommation d’eau
  • La production de déchets
  • La consommation d’électricité
  • L’impact carbone
  • L’artificialisation des sols

Élaboration d’une méthode de comptabilité écologique pour Bouygues Bâtiment Île-de-France

L’approche qui a été privilégiée est celle d’une soutenabilité forte, en se concentrant sur le chantier sélectionné. Autrement dit, on considère que les capitaux financier et naturel sont non substituables les unes aux autres, contrairement à la soutenabilité faible qui consiste à considérer qu’une destruction du capital naturel est compensée par la création de capital financier. Selon Carine Lalague, contrôleuse financière d’Habitat Social « cette expérimentation a été révélatrice du changement incontournable du métier de contrôleur financier dans un avenir proche. De nouvelles perspectives s’ouvrent ainsi pour les acteurs de la filière au sein du groupe. Le directeur financier deviendrait alors garant de la performance globale, y intégrant les impacts sociaux et environnementaux de l’activité. Une évolution des rôles qui promet une prise de conscience vertueuse des enjeux planétaires ! »

 Le travail effectué par les étudiants, incluant le benchmarking des différentes méthodes de comptabilité multi-capitaux, a permis à Bouygues Bâtiment Île-de-France d’acquérir des connaissances détaillées sur la comptabilité multi-capitaux. L’idée de cette expérimentation est de préparer le groupe Bouygues aux futures évolutions réglementaires. La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) va notamment commencer à demander aux entreprises de calculer les conséquences de leurs « dettes environnementales » sur leur bilan financier.